Des responsables de la majorité, de l’opposition et du gouvernement guinéens ont affirmé vendredi avoir trouvé un « consensus » pour annuler les élections locales, programmées pour 2016 et dont les opposants souhaitaient la tenue avant la présidentielle d’octobre. L’annonce, qui intervient au deuxième jour d’un « dialogue politique » en cours à Conakry, a été faite par le ministre de la Justice Cheick Sacko, qui préside les pourparlers, Amadou Damaro Camara de la majorité et Aboubacar Sylla de l’opposition. Le climat s’est tendu depuis plusieurs mois entre le pouvoir et l’opposition autour du calendrier des prochains scrutins arrêté en mars par la Commission électorale nationale indépendante (Céni), qui prévoit une élection présidentielle en octobre et des locales en 2016. Les opposants, qui contestent ce calendrier et réclament la tenue des locales avant la présidentielle, ont organisé depuis avril plusieurs manifestations, généralement interdites, qui se sont soldées par plusieurs morts et des dizaines de blessés. Au deuxième jour du « dialogue politique », les différents camps ont trouvé un terrain d’entente « sur l’annulation du calendrier électoral du scrutin local », a affirmé à la presse le ministre Sacko. « Ca n’a pas été facile, mais les différentes parties se sont rapprochées » et leur « consensus (…) sera transmis à la Céni » qui va l’étudier et en décider, a ajouté M. Sacko. « Finalement, nous avons eu un consensus, à travers une formulation qui a été acceptée par tous, consacrant l’annulation effective du chronogramme électoral (…) en ce qui concerne les élections communales », a déclaré Aboubacar Sylla, porte-parole de l’opposition. La proposition sera transmise dans les prochaines heures à la Céni qui « devra se retrouver en plénière très rapidement pour statuer sur l’annulation », a ajouté M. Sylla. Amadou Damaro Camara, vice-président de l’Assemblée nationale et chef de la délégation de la majorité, a confirmé l’établissement de ce « projet de résolution ». Cependant, a assuré M. Camara, « l’élection présidentielle reste maintenue à la date indiquée ». Les trois responsables n’ont pas précisé s’il était envisagé d’organiser les locales avant la présidentielle – dont le premier tour est fixé au 11 octobre – ou en même temps que ce scrutin. Jusqu’à tard vendredi soir, aucune source n’avait pu être jointe par l’AFP à la Céni. Le dialogue politique, qui se poursuivra samedi, se déroule en présence du représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest, Mohammed Ibn Chambas, ainsi que des ambassadeurs français Bertrand Cochery et américain Alexander Mark Laskaris, selon des journalistes de l’AFP.
Source: AFP