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Guinée : Dadis, Dr. Toumba et El Tigre, dans « il était une fois un marginal fou de pouvoir »( Par Dr Abdoul Baldé)

juin 28th, 2015 | par Leguepard.net
Guinée : Dadis, Dr. Toumba et El Tigre, dans « il était une fois un marginal fou de pouvoir »( Par Dr Abdoul Baldé)
Politique
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« Cet article de Dr Abdoul Baldé  est une rediffusion. Sa première diffusion remonte au mois de mars 2011. Compte tenu de la situation politique actuelle de la Guinée, animée entre autres par l’annonce du retour de monsieur Moussa Dadis Camara et la surprenante sortie des bois de monsieur Toumba Diakité qui menace à son tour de rentrer  en Guinée dès que monsieur Moussa Dadis  Camara y mettrait  pied, créant ainsi une confusion aggravée par le silence assourdissant des autorités guinéennes, leguepard.net a jugé utile de rediffuser cet article qui nous semble correspondre à l’actualité  politique de la Guinée sur certains points. Bonne lecture. »

Dr  Abdoul Balde

 Dr Abdoul Baldé

 

Ce pourrait être le titre d’un film western digne de Clint Eastwood. Car la Guinée est toujours ce FAR West où se jouent tous les scénarios de conquête du pouvoir sur fond de règlement de compte et, de pacte immoral entre bandes rivales trafiquants d’armes, et de cocaïne, pour la suprématie et la domination du pays.

Le synopsis de ce nouveau western peut se résumer en quelques lignes : un marginal manipulateur hors pair, à la soif inextinguible de pouvoir, paré du manteau de la vertu, exilé depuis des lustres, arrive clopin-clopant après des massacres et viols. Il s’immisce entre les deux chefs de bandes. Proposant ses services à El Tigre, il va très vite tirer profit des deux camps à la fois, et s’imposer comme nouveau sheriff du comté.

– DADIS : c’est l’homme né dans une case, au destin phénoménal qui se réveilla un matin de décembre, ramassa un pouvoir dans la rue et, s’auto proclama Président de la République. Naïvement il fit confiance à des bandits de grands chemins tels qu’El tigre, un certain Idriss Chérif, et Moussa Kéita qui le menèrent à sa perte. Sur leurs conseils, ce qui reste de l’Etat est transféré au camp Alpha Yaya devenu un haut lieu de commandement en perdition où sexe, drogue, alcool et….fric coulent à flots sur fond de corruption, de pillage, de médiocrité intellectuelle de règlements de compte et de show. Producteur et animateur du Dadis show très prisé des guinéens. Il y invitait tous ses proches collaborateurs pour les humilier et les débarquer sans ménagement, sauf son mentor, SEKOUBA KONATE qui le trahira plus tard. Mais le show devint sanglant un certain 28 septembre 2009 et cessa d’amuser le monde.

Son frère et ami le retors El tigre planifia et exécuta d’une main de maitre les viols et massacres du 28 septembre avant d’aller se planquer comme à son habitude. Il finira par mettre les horreurs qu’il a lui-même planifiées, sur le dos du naïf capitaine. Et le capitaine, pris dans la tourmente, sur conseil de son terrifiant «ami », voulut faire porter le chapeau à son porte-flingue TOUMBA DIAKITE qui lui logea une balle dans la tête. Il est exilé d’abord pour soins et ensuite pour convalescence chez le Beau Blaise pour mieux le museler. Beaucoup d’observateurs avertis voient la main du marginal qui est un manipulateur-né dans ce règlement de comptes rocambolesque entre bandes rivales. Car cinquante ans de communisme laissent des réflexes, vite exhumés.

– TOUMBA LE TEMERAIRE : C’est le justicier solitaire, sans peur et sans pitié. Il dit à qui veut l’entendre qu’il n’est pas un paria. C’est grâce à lui que le bled est devenu un pays « démocratique », et que certains leaders politiques sont encore en vie. Ce qu’ils n’ont pas nié d’ailleurs. C’est le porte-flingue de Dadis, l’homme au colt d’or. EL TIGRE, et le Marginal le convainquent que son mentor Dadis veut lui faire porter seul la responsabilité des massacres du 28 septembre 2009. Ils le persuadent de ne pas se laisser faire. Se rendant compte qu’effectivement, il a été manipulé par EL TIGRE et que DADIS veut le sacrifier, il tourne casaque et tente de trucider ce dernier. Sa tête est mise à prix, il est depuis devenu un wanted. Il se sent lâché par El Tigre et le Marginal devenu président de la république. Les amis de Dadis aussi l’attendent de pied ferme pour lui faire la peau.

Mais c’est un dur à cuire il ne craint rien ni personne. Il déclare à qui veut l’entendre : « Je ne suis sur le chemin de personne et celui et celui qui sera sur mon chemin me trouvera».

La seule évocation de son nom suffit à mettre en déroute toute l’armée. Ses admirateurs sont légions au bled. Après le règlement de compte à Koundara, ses photos s’étaient vendues au pays comme des petits pains. Belle bataille en perspective à Kaloum.

– EL TIGRE : Ce Général d’opérette au physique d’athlète de foire, s’est hissé au premier plan par les massacres et viols d’une part et, par la trahison d’autre part. Le capitaine DADIS en sait quelque chose. Il est d’une inculture et d’une pauvreté d’esprit que l’on ne rencontre plus dans une armée depuis la disparition d’IDI AMINE DADA et consort. Il est vrai que dans notre armée, les promotions vont très vite.

En l’espace de quelques mois, il a réussi à passer de Commandant à Général des Armées. C’est d’ailleurs sa seule grande œuvre connue à ce jour. Une semaine de transition de plus, il se serait autoproclamé Maréchal, et qui sait plus tard Empereur.

Ce judas, spécialiste de coups tordus est le second couteau du Marginal dont il dit qu’il n’a pas respecté leur deal, à savoir le nommer lui, ministre de la défense nationale. Mais ce qui le caractérise le plus c’est sa cupidité, et sa forte propension pour l’alcool et le sexe. Lorsqu’il évinça Dadis, il racontait dans les maquis de Kaloum que c’est son grand coup de chance, celui qui lui ferait gagner tellement d’argent, que démarrer tout petit ne signifierait plus rien pour lui.

Devenu multimilliardaire avec l’argent de la drogue et, le pillage systématique des richesses du pays et des caisses de l’Etat, le Général prédateur était prêt à toutes les bassesses pour confisquer le pouvoir.

Le tiroir-caisse est connu à kaloum pour être un bringueur, amateur de plaisanteries salaces. Ses nombreuses histoires de femmes font le tour de Conakry. A Kaloum, il se raconte que seul Pivi l’assassin de flics l’empêche de dormir.

Ce Général d’opérette à l’allure de gladiateur, en semant la zizanie entre les militaires d’une part et, les différentes ethnies d’autre part pour ses ambitions sordides a réussi exploit peu enviable de mener le pays au bord de la guerre civile. C’est une forfaiture passible de la cour martiale. Il ne perd rien à attendre. Ce colosse fourbe, aux pieds d’argile, restera dans l’histoire, comme étant le nain, qui brisa le rêve de tout un peuple, qui voulait régler une fois pour toute la problématique de son leadership. Pourtant l’Histoire lui a offert ce rendez-vous qui révèle les grands hommes. Il l’a raté. Prouvant ainsi que la grandeur ne tient pas à la taille, encore moins aux comptes bancaires. Elle tient au rayonnement de l’homme qu’elle habite.

– LE MARGINAL : ce brigand politique, est un mélange de cynisme électoral et de flou artistique qui a couru, toute sa vie après le pouvoir. Il s’est construit sur l’optimisme, le calcul, l’indifférence, et les intrigues. Question d’efficacité. Pour lui, la fin justifie les moyens. Il ne s’est jamais encombré de scrupules quand le pouvoir est en jeu. Il n’a jamais hésité, chaque fois qu’il fallait tromper l’ennemi. Pour lui l’adversaire politique est un ennemi dont il faut régler le compte Vieux reflexe communiste. Donc cet ennemi est fait pour être cassé.

« Lorsqu’il est uni, divisez-le » recommandait Sun Tzu dans L’Art de la guerre avant de conseiller de faire naître en son sein « des soupçons réciproques». Stratège de l’école chinois, le marginal ne fait jamais autre chose. Pour lui, son destin personnel doit toujours passer avant l’intérêt général. Il faut tout de même lui reconnaitre une constance dans son combat pour la conquête du pouvoir aussi bien par les urnes que par les armes.

Cet aigri social, et mythomane par excellence, a joué son dernier va-tout, et l’a gagné en roulant ses acolytes dans la farine. D’errance en errance, il a posé ses valises à kaloum pour dit-il, un bail de 5 ans reconductibles automatiquement. Pour mieux jouir de son pouvoir il s’est enfin marié et installé à KALOUM.

En bon ingrat, il ne veut plus voir, ni entendre parler de ceux qui l’ont fait roi. Après des décennies de galère, il veut couler une fin d’existence tranquille. C’est l’occasion de sa pitoyable vie. Les seuls « amis » qu’on lui connaisse sont le BEAU BLAISE le CONCEPTEUR DE LA RECTIFICATION POLITIQUE ET, BERNARD KOUCHNER. Qui se ressemble s’assemble.

LE BEAU BLAISE : il fut tour à tour rectificateur puis médiateur universel. Mais avant il joua les seconds rôles dans QUATRE OFFICIERS DANS LE VENT. Quatre copains : Thomas Sankara, Blaise Compaoré, Henri Zongo et jean Baptiste Lingani font un coup d’Etat et prennent le pouvoir. Sankara est placé en tête.

Les dinosaures de la Françafrique apprécient très peu le bouillant capitane qui dit tout haut ce que beaucoup pense tout bas. Blaise, Lingani et Zongo s’associent et trucident leur ami Sankara. Blaise s’empare du pouvoir. Ils prétendent avoir rectifié la trajectoire de leur révolution qui n’était pas conforme à celle de la Françafrique. Mais comme une rectification ne vient jamais seule, Blaise rectifie à son tour ses deux autres compagnons et le tour est joué. Il ne veut pas être rectifié à son tour.

Le pays des hommes intègres rentrent dans les rangs. Dans le curriculum vitae distribué avant le sommet du Louvre, en Novembre 1998, Blaise Compaoré fait indiquer à la date de 1987 : « Chef de l’Etat à la faveur du mouvement de rectification».

Il a toujours accordé gite et couverts à tous les pyromanes de la sous région auxquels il enseigne l’art et la manière de rectifier selon les pays. Le MARGINAL fut souvent son hôte. Il se trouve que la Guinée est scandaleusement riche. On dirait même que c’est un autre Katanga. Il lui fallait donc son homme de main dans ce pays.

La lune de miel entre les protagonistes du règlement de compte de Koundara n’a pas longtemps résisté. C’est le début d’un troisième tour entre le Marginal et les autres.

A plus de 72 ans passés, le MARGINAL adepte de la rectification, qui a participé à toutes les formes de conquête du pouvoir en Guinée, a enfin atteint l’objectif, dont il avait fait sa raison d’être, parvenir à la magistrature suprême. Où désormais il brille par sa médiocrité.

Les lampions de la fête mensongère ont fini par s’éteindre à Kaloum la ténébreuse. Les guinéens se rendent compte qu’ils ont été grugés par El Tigre. Ils ne doutent plus de l’incapacité du Marginal sénile à gouverner. Depuis son installation à Sékoutouréyah sa médiocrité apparait de plus en plus au grand jour. Les guinéens sont submergés de cacophonies contradictoires. Mais peu lui importe leur détresse, il veut un pouvoir à vie comme ses prédécesseurs. Les gangsters civils et militaires qui opéraient du temps de son prédécesseur sont rappelés en renfort pour les besoins de la cause.

Dadis, après sa rectification manquée, est en exil. En résidence surveillée chez Blaise le sulfureux Médiateur.

Toumba est quelque part dans la nature, on le voit partout à Dakar, à Bissau, exilé aussi.

Après de bons et loyaux services, El Tigre de Kaloum est « exilé » à son tour par le marginal avec la complicité de l’U A, comme Haut Représentant pour l’opérationnalisation de la Force Africaine en Attenter(FAA), et Chef de la Planification des Opérations Stratégiques de soutien à la paix sise quelque part entre Addis-Abeba, et Mogadiscio. Il rit jaune. Le pachyderme est par terre, et mesure donc l’ampleur de l’ingratitude du Marginal. Il se rend compte subitement qu’il a été le dindon de la farce électorale qu’il a organisée. Eh ! Oui, on n’apprend pas à un vieux singe à faire de la grimace. Le marginal n’a pas envie d’être un Président faire-valoir.

En homme habitué à l’argent facile, le Général sait que sa promotion actuelle est un cadeau empoisonné. Sa traversée du désert risque d’être plus longue qu’il ne l’avait prévue. L’oasis de son désert risque de tarir très rapidement. Et, comme un malheur ne vient jamais seul pour mieux l’éloigner, le marginal a reconduit Pivi au poste de Ministre chargé de la sécurité Présidentielle, et fermé toutes ses sources de revenus. Et pour couronner le tout, sa garde a été et éparpillé aux quatre coins du pays. C’est la rançon de la trahison.

Ce Général renégat, fourbe passé maitre dans l’art de faire miroiter le pouvoir à ses « amis » du moment pour mieux les anesthésier, et les trucider ensuite, est pris dans son propre guet apens. A force de vouloir rouler tout le monde dans la farine, on finit par s’y rouler soi-même, surtout si on tombe sur un boulanger plus futé. Comme quoi tous les chemins mènent à l’exil, et que tout se paie ici bas. Il a rejoint ses frères d’armes Dadis et Toumba qu’il a trahi. Tous les trois ont le mal du pays et sont déterminés à rejoindre Conakry la ténébreuse.

Nous ne sommes donc qu’au début du feuilleton entre le Marginal et son obligé qui n’a pas dit son dernier mot. Il dit à qui veut l’entendre, qu’il a perdu une bataille, mais pas la guerre. Il sait que l’on peut recourir aux services de la mafia, et à son appui financier pour parvenir à ses fins, et l’abandonner ensuite.

On est toujours rattrapé par son passé et, pris au piège de ses compromissions. El Tigre est celui qui a négocié avec le crime organisé pour évincer son ami Dadis et exilé Toumba. C’est la mort dans l’âme qu’il a cédé le pouvoir au Marginal qu’il pensait pouvoir manipuler en se proposant au poste de Ministre de la Défense.

El Tigre a le mal du pays. Il mesure à son tour le poids de l’exil, et de l’ingratitude humaine. Car il sait qu’il à trahi les guinéens. Aux dernières nouvelles il chercherait à se rapprocher de Kaloum et aurait choisi Dakar comme point de chute. Mais Toumba qu’il a utilisé et, jeté en pâture aurait été aperçu dans la contrée. Et celui-là, il ne faut surtout pas être sur son chemin. Si, tel était le cas le Vieux Gorgui aurait des soucis à se faire. Car l’épilogue sanglant de cet autre règlement de compte risque de se produire sur ses terres. Et là c’est une autre histoire.

Dr. Abdoul Baldé,

Leguepard.net

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