Le président guinéen Alpha Condé a signé lundi un décret confirmant la tenue, le 11 octobre, de l’élection présidentielle dans son pays, date fixée en mars par la Commission électorale nationale indépendante (Céni). « La date du scrutin pour l’élection du président de la République est fixée au dimanche 11 octobre 2015 », stipule le décret présidentiel lu lundi soir sur les médias publics. Aucune indication n’a été fournie sur les dates d’un éventuel second tour et de la campagne électorale. Selon les dispositions légales en Guinée, « s’il y a lieu de procéder à un deuxième tour de scrutin » présidentiel, « celui-ci est fixé au quatorzième jour après la proclamation des résultats définitifs du premier tour ». La campagne électorale doit s’ouvrir « trente jours francs avant la date du scrutin » et prendre fin « la veille du scrutin à zéro heure ». Ce décret est publié à la veille de la désignation par le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), formation du président Condé, de son candidat à la présidentielle, à l’issue d’un congrès de trois jours. Le 25 juillet, le principal opposant guinéen, Cellou Dalein Diallo, a été désigné candidat de son parti, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), à la présidentielle. MM. Condé et Diallo ont été rivaux au second tour de la précédente présidentielle, en novembre 2010. Le scrutin a été remporté par Alpha Condé, qui a été investi en décembre 2010. En mars, la Céni avait annoncé un calendrier électoral prévoyant la présidentielle en octobre – avec un premier tour le 11 octobre – et des élections locales en 2016. Ce calendrier a été contesté par l’opposition qui réclamait son inversion – la tenue des locales avant la présidentielle. Les opposants ont organisé en avril et mai des manifestations à travers le pays, qui se sont soldées par plusieurs morts et des dizaines de blessés. En juin, un dialogue politique a regroupé gouvernement, majorité et opposition, qui se sont accordés sur l’annulation des locales. Mais de nouveaux blocages sont apparus, et les discussions sont suspendues depuis le 26 juin. Le désaccord persiste entre le pouvoir et l’opposition sur une réforme de la commission électorale, un audit du fichier électoral et des changements dans les délégations spéciales, exécutifs communaux provisoires désignés par le pouvoir, faute de scrutin à cet échelon depuis 2005.
Source: AFP