A quoi faut-il s’attendre après la réélection d’Alpha Condé ?
Politique
Au sortir d’une élection présidentielle contestée et contestable, le président Alpha Condé devrait s’atteler à relever un certain nombre de défis. Le plus grand et le plus difficile sera sans conteste la décrispation du climat politique.
En effet, même si les résultats de l’élection présidentielle ont été accueillis dans un climat apaisé. Force est de constater que ce calme n’est pas du tout rassurant. Dans la mesure où l’opposition dans son ensemble, a décidé de ne pas reconnaître ces résultats et s’est désengagée du processus électoral. Si l’attitude de l’opposition peut être diversement appréciée selon le bord politique de chaque citoyen. Il n’en demeure pas moins qu’elle est défavorable à l’environnement des affaires. Il s’agit là d’une fausse tranquillité qui fait planer sur notre pays une <<épée de Damoclès>> avec la crainte d’une situation qui pourrait imploser à tout moment.
La communauté internationale qui a emmené l’opposition à s’engager dans un processus électoral totalement bâclé, devrait assumer ses responsabilités. La plupart des analystes de la scène politique guinéenne avaient dénoncés l’impréparation de la commission électorale nationale indépendante (céni) ainsi qu’un certain nombre de manoeuvres frauduleuses visant à gruger l’opposition. Ils avaient préconisé un report de la présidentielle afin de pouvoir obtenir des résultats acceptables par l’ensemble de la classe politique.
Après la publication des résultats provisoires par la céni, un climat de méfiance s’est de facto créer entre l’opposition guinéenne et la communauté internationale dans son ensemble. Des observateurs internationaux de l’union africaine et de l’union Européenne s’étant empressés à cautionner les résultats de l’élection présidentielle en dépit de nombreuses irrégularités constatées dans l’ensemble du pays, bien avant leur publication officielle par une céni dirigée par un homme-lige du pouvoir. La saisine de la cour constitutionnelle n’apporterait presque rien aux différentes revendications de l’opposition.
Aujourd’hui deux (2) grandes questions se posent: qui pourrait emmener la classe politique à se mettre autour d’une table? et quelle serait la solution la plus judicieuse pour mettre fin à la crise politique actuelle?
Pour répondre à la première interrogation, il faudrait aujourd’hui trouver un médiateur crédible qui n’aurait pas été impliqué dans les différents accords jusque là conclus entre le pouvoir et l’opposition.
En ce qui concerne la solution la plus judicieuse: Il y aura probablement un accord de partage de pouvoir avec la formation d’un gouvernement d’union nationale.
Sans accord politique en bonne et due forme, la Guinée pourrait se retrouver dans une situation de blocage politique aux conséquences désastreuses pour son économie déjà fragilisée par l’épidémie ébola.
Abdoul Sylla