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Oui au panafricanisme au service des peuples et non au panafricanisme de propagande autocratique

avril 15th, 2016 | par Leguepard.net
Oui au panafricanisme au service des peuples et non au panafricanisme de propagande autocratique
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Oui au panafricanisme au service des peuples et non au panafricanisme de propagande autocratique

Le mot panafricanisme est apparu à la fin du 19ème siècle lors de la préparation de la conférence panafricaine de 1900. Historiquement, l’idée se développe en réaction aux conséquence du démantèlement progressif de l’esclavage en Amérique. L’expansion du panafricanisme se retrouve dans les écrits et discours de quelques figures fondatrices, parmi lesquelles Edward Wilmot Blyden et Anténor Firmin. Au 20ème siècle, d’autres figures telles que Benito Sylvain ou W.E.B du Bois contribuent à l’affirmation politique du panafricanisme.
Avec la décolonisation, la doctrine prit une nouvelle ampleur, incarné par des dirigeants tels que Kwamé N’Krumah. De par sa définition, le panafricanisme est une doctrine politique ayant pour but de regrouper et de rendre solidaire les peuples Africains du continent et de la diaspora. Il s’agit de l’idée selon laquelle, l’émancipation culturelle, sociale et économique des Africains n’est subordonnée qu’à leur unité, en raison de l’histoire qu’ils ont en partage.
Le panafricanisme qui, au demeurant, constitue une idéologie salutaire, est devenu aujourd’hui l’instrument de propagande des tyrans de la pire espèce du continent. Dans leur projet fumeux visant à se maintenir ad vitam aeternam au pouvoir, ils s’érigent en chantre du panafricanisme. Optant pour un discours populiste, liguant leurs peuples contre l’occident, en l’accusant de tous les maux. C’est ce que l’intellectuel et philosophe Camerounais: Franklin Nyamsi, qualifie « d’anti-impérialisme dogmatique ». Ceci est d’autant plus vrai que l’idée des pères fondateurs du panafricanisme se trouve aujourd’hui dévoyée par ces personnes. Le discours de ces panafricanistes de circonstance ressemble étrangement à celui des partis populistes d’Europe. Il est à souligner que ces autocrates, considèrent les défenseurs des droits de l’homme et de la démocratie en Afrique comme des suppôts de l’impérialisme. Alors qu’en réalité, les véritables suppôts de l’impérialisme, ce sont ceux qui dirigent d’une main de fer leurs pays et les pillent en complicité avec les multinationales.
Le nouveau discours panafricaniste que nous entendons quasi-quotidiennement est à la fois populiste et démagogique. L’Afrique a besoin de démocratie, non pas pour plaire à l’occident mais plutôt pour le bien être de ses habitants. Le droit à la sureté des personnes: c’est à dire le droit de ne pas être détenu arbitrairement, le droit de ne pas être torturé, le droit de vivre dignement, le droit à l’éducation, le droit à la santé, les droits économiques et sociaux… , ne peuvent être défendus que dans des régimes démocratiques. Les véritables panafricanistes, ce sont ceux qui défendent les droits humains et démocratiques des peuples du continent. Ceci étant, la dénonciation de la politique condescendante de certaines puissances occidentales en Afrique n’est pas exclue dans la véritable lutte panafricaniste. Néanmoins, l’objectif ultime, c’est de bâtir des sociétés justes et démocratiques. Nous dévons faire comprendre à ces autocrates ainsi qu’à leurs ouailles, qu’ils n’ont pas le monopole du panafricanisme. Et que l’idéologie que nous défendons, est au service des peuples Africains. Celle-ci ne doit aucunement servir à faire le dithyrambe des dictateurs du continent. Notre souhaitons qu’il y ait des échanges d’expériences positives entre les Etats du continents.
Le véritable panafricanisme c’est l’amitié, la solidarité entre tous les peuples Africains. Nous aurions préféré que les néos défenseurs du panafricanisme se focalisent sur une coopération dans des secteurs importants de la vie socio-économique des Etats, tels que: l’éducation, la santé, les nouvelles technologies etc . En lieu et place des discours, nous aurions préféré des actes concrets.Nous appelons de tous nos voeux qu’il y ait un « ERASMUS » Africain: C’est à dire un programme d’échange entre les universités du continent à l’image de ce qui se passe en Europe. Par exemple, qu’un étudiant Béninois puisse poursuivre ses études à l’université de Nairobie. Qu’un professeur de l’université de Dakar puisse donner des cours à l’université d’Accra ou qu’un cardiologue de l’hôpital de Yaoundé puisse intervenir à l’hôpital de Maputo. Nous voulons également des programmes d’échange dans le domaine scientifique ainsi que dans celui des nouvelles technologies. Par exemple: l’édification d’une Silicon Valley Africaine. Il est impérieux qu’il y ait sur le continent, un statut en bonne et due forme de « citoyen Africain ». Il est inadmissible qu’il y ait des visas entre Etats Africains, le plus sidérant, ce sont des pogroms organisés ici et là contre des ressortissants d’Etats Africains dans certains pays en Afrique. En témoigne, les récentes exactions subies par les ressortissants Zimbabwéens en Afrique du Sud. Nous aurions souhaité qu’il y ait une résolution visant à favoriser la mobilité des travailleurs du continent.
Pour finir, nous disons qu’en lieu et place du panafricanisme des dirigeants, nous préférons le panafricanisme des peuples.
Sylla Abdoul, membre de la rédaction du site leguepard.net

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