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Culture-Tradition et Coutume dans tout l’Univers( Oumar Cissé de Bma)

juillet 5th, 2019 | par Leguepard.net
Culture-Tradition et Coutume dans tout l’Univers( Oumar  Cissé de Bma)
Article
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Bissikrima 10°48’45’’ de latitude Nord et 11° de longitude Ouest.
( 5 Juillet 2019 ; O. Cissé de Bma )
I-Culture-Tradition et Coutume dans tout l’Univers.
Si nous convenons que nulle part sur la Planète, la mondialisation n’a supprimé la Culture, alors l’imprudence (voire le danger), consisterait à ‘’Balayer’’ la Tradition, porteuse d’identité dans la mesure où elle est comprise comme un système de représentations spécifiques de l’existence.
« La Coutume doit servir de point de repère, notamment à la Jeunesse ».
II-La Tradition Mandingue multiséculaire du Soti Kèmoya
Le rappel à Dieu, le 25 décembre 2018, du Sotikèmo de Bissikrima, Feu Néné Mady KABA, avait ouvert la voie à sa succession et, selon des critères stricts hérités du mandingue historique, le clan a adoubé le notable Lansana Kaba ‘’dit’’ elhadj M’Bokè, le 6 Mai 2019.
Pour conférer à l’évènement toute la solennité requise, ‘’Fassomakadan’’, une association de développement, invite tous les ressortissants, amis et sympathisants à travers le Monde, à venir célébrer la Tabaski du 11 août 2019, en mettant l’occasion à profit pour saluer celui qui veillera désormais sur les valeurs et traditions ancestrales.
La grande affluence à Bissikrima, sera l’occasion de mettre en place un office de tourisme, pour faire connaitre au monde des joyaux comme :
1 – Le Mansa dala et ses « abeilles guerrières » :
Une mare historiquement réservée par le Chef coutumier de Toumaniya pour l’alimentation de sa famille et de ses hôtes de marque. Le Mansa Dala abrite des abeilles guerrières qui attaquent tout étranger animé de mauvaises intentions. De nos jours, l’entretien de ces abeilles, et ‘’l’ordre’’ de pêcher dans la mare sacrée, sont des secrets et l’autorité est détenue par une vénérable vieille dame du clan des Camara, qui ne les transmettra qu’au moment opportun à une jeune femme de son clan, qui aurait conservé sa virginité jusqu’à son mariage.
2 – La mare de Tamoun à Beindou :
Jalousement gardée aussi par des abeilles à la piqûre mortelle, elles interdisent les abords de la mare à tout pêcheur avant le sacrifice rituel. L’entretien des abeilles, la nature du sacrifice rituel (variant chaque année), le jour de l’ouverture de la pêche, etc., se transmettent entre femmes du clan Keita uniquement.
3 – La fosse de Dragbè sur la Bouka (affluent du Tinkisso).
Il est interdit de s’y aventurer après le crépuscule. On y pêche des silures, des capitaines de quinze kg. On l’appelle également ‘’Djallonkadji’’, pour la simple raison que le seul être humain ayant tenté d’atteindre son fond y est mort ; le corps n’ayant été repêché que quelques jours plus tard. C’est une zone réservée, qui intéresserait des spéléologues ;
4 – La fosse de Tounkouléa :
Intéressante également pour la spéléologie ; La forêt avoisinante renferme des espèces rares ; elle est réservée en vue de son érection en forêt classée.
5 – Les grottes de Souroumba :
Nid des chauves-souris géantes. Le dépôt multi séculaire de guano, ferait tourner une petite manufacture de fabrication d’engrais.
6 – Le potager naturel de Balayan :
Des légumes en toutes saisons (gombo, piment, tomate, aubergine locale…) sur des planches bien tracées et très bien entretenues. Cependant, il y a danger de mort à l’ambitieux qui y accède et qui cueillerait plus d’une espèce.
7 – Le ‘’Bowal’’ de Samifouga sur les massifs de Banko.
8 – Le ‘’Bowal’’ de Timitama sur le mont Balayan.
Ces 2 ‘’Bowés’’ abritent beaucoup d’animaux carnivores, ainsi que quelques gros gibiers : buffles, antilopes, hyènes, panthères, lions, etc.
9 – Les chutes de Gobiko Sur le mont Balayan (côté Dragbè) ! C’est le nid des chimpanzés.
10 – La forêt classée de Balayan –Souroumba :
L’organisation mise en place par le projet ‘’LAMIL’’ fait revenir la faune qui l’avait désertée. On vient d’y découvrir des pierres de construction de très belles couleurs.
12 – La forêt classée de Sincéry – Oursa :
Retour progressif de la faune. Il est conseillé à l’étranger de visiter ces forêts classées, en compagnie de guides car, il y a de la boue mouvante par endroits.
13 – La mare de Dalakouna (littéralement ‘’mare amère’’) !
Elle est hantée, avec une faune aquatique très riche qui n’est pas à pêcher car, son poisson résiste aux plus hautes températures à la cuisson. Les dimanches soirs jusqu’à lundi vers 10 heures, et les jeudis soirs jusqu’au vendredi 13 heures, on peut y entendre les échos d’une animation très vive dont il est impossible de distinguer le sens, ou d’en voir les auteurs… brrr !
Cette liste deviendra interminable, après les recherches en cours, menées par des jeunes malheureusement sans moyens suffisants.
III – Rôle d’un Soti Kèmo
Entouré de nombreux conseillers soigneusement choisis parmi les habitants, et dans toutes les couches de la société pour leur engagement, ils aident à prendre spécialement en compte, la responsabilisation de toutes les couches, notamment la jeunesse : -par des sensibilisations, et l’éducation à la citoyenneté et à l’emploi ; -par une lutte sans répit contre la délinquance juvénile et les différentes formes de dépravations des mœurs ; etc. ;
Ces conseillers et conseillères, ont un discours clair, expliquant par exemple, suffisamment le rôle des religions et en particulier, l’incompatibilité de l’Islam avec l’islamisme politique qui amalgame en prônant une religiosité obscurantiste et identitaire, menant à la radicalisation et aux djihads !!
La défaillance d’un conseiller est ‘’évaluée’’ collectivement et en cas de décision, celle-ci est prise à la majorité simple des suffrages des conseillers présents. En cas de nécessité
,, l’avis du Sôti Kèmo est prépondérant.
Le « Soti Kèmoya » est héréditaire (comme au Japon, en Angleterre, à Kankan ou ailleurs); C’est une institution sociale qui fonctionne comme partout, à travers le vaste mandingue, selon des préceptes historiquement formalisés par le groupe de l’Empereur Soundiata KEITA en 1235. Des codes précis sont en usage ; ils sont consignés dans un instrument juridique célèbre appelé « CHARTE DE KOUROUKANFOUGA”, bastion de la démocratie universelle.
Le Sotikèmo de Bissikrima, est descendant d’un ‘’ Kaba’’ aborigène (lambasse), en ligne collatérale directe de l’un des fondateurs du village. Il doit être de la lignée des ‘’pères’’, et être reconnu « juste et impartial » dans l’appréciation des situations ; il doit avoir les « mains propres » et n’avoir jamais trempé dans aucune affaire louche et/ou compromettante, ni déshonorante, et être le plus âgé parmi les candidats de la lignée juridiquement aptes à gérer.
Le titre de Sotikèmo, se perd par la mort, la folie, ou tout comportement déshonorant. Par ailleurs, toute tentative de détournement des modes d’accès à ce titre est prohibée et l’auteur dénoncé, s’expose à la réprobation, au blâme et éventuellement à des poursuites pour tentative de perturbation de l’Ordre Public. .
Tout résidant, remplissant les conditions d’honorabilité, peut, s’il le désire (ou si la Communauté le sollicite), devenir Conseiller du SotiKèmo.
IV-Histoire-Géographie-Anthropologie et tutti quanti
Fondé au XIXème siècle par des ‘’Pionniers’’ animés de l’idéal planétaire de l’intégration humaine sans couleur et sans particularisme, le village de Bissikrima trône au centre de la Guinée, dans la zone charnière entre la Moyenne et la Haute Guinée et cette position stratégique avait été vite perçue, dès les XVème et XVIème siècles, par de grands hommes tels que :
1 – Almamy Toumani Kéïta : fondateur de Toumania il y a plus de trois cents ans, et qui en avait fait une cache sûre pour ses munitions et provisions de guerre. Il avait maitrisé la nature, au point d’avoir eu en son pouvoir des « abeilles guerrières » qu’il mobilisait ou rappelait à volonté.
2 – L’ Almamy Samory Touré, au 19èmesiècle (donc contemporain des patriarches Kaba et Fofana, fondateurs de Bissikrima), s’était établi à Toumania pendant plus de neuf mois, et y avait même édifié une muraille de fortification ‘’Tata’’, dont les vestiges toujours présentes, sont de nos jours visités par le voyageur de l’axe Bamako Conakry, sur la nationale n°1.
La Sous-Préfecture de Bissikrima (environ 650 kilomètres carrés), est limitée :
a) – à l’Ouest par Dabola (chef-lieu de sa Préfecture), à 23 kilomètres sur la RN n°1.
b) – à l’Est par Kouroukoro et Sisséla, dans la Préfecture de Kouroussa, le long du fleuve Tinkisso ;
c) – au Nord, par la Sous-préfecture de Dialakoro (Préfecture de Dinguiraye), à 21 km (la Bouka, affluent du Tinkisso à 19 km, est la limite naturelle).
d) – Au Sud par les sous-préfectures de Banko et Konindou (15 km à vol d’oiseau) ; les montagnes de kognoro et Birigo constituent la limite naturelle.
Une formidable générosité de la nature avait fait la prospérité de Bissikrima après la première guerre mondiale et tout au long du XXème siècle. Le chemin de fer Conakry-Kankan, qui traversait la localité, faisait mieux à l’époque que dix autoroutes modernes de 4 fois 4 voies des pays développés actuels ; le fleuve Tinkisso, très poissonneux, irriguait d’immenses terres de cultures très variées. La proximité de quelques zones aurifères historiques (Banora dans Dinguiraye voisine, …), l’implantation de gros comptoirs coloniaux (SCOA – CFAO,…), etc. sont autant de facteurs qui avaient attiré des pionniers du monde entier (Afrique ; Moyen Orient ; Asie Mineure ; Europe, etc. ) qui apportèrent Œcuménisme et cosmopolitisme et on peut dire sans se tromper qu’au plan du peuplement, Bissikrima est à la Guinée ce que les USA sont au Monde … bref !
Le Chemin de fer Conakry-Niger, a cessé d’exister sous le 2ème régime, dans la toute première décennie de ce 21ème siècle ! Sa contribution d’antan à l’essor de Bissikrima, en tant que zone particulièrement active de productions et de commercialisation agricole, s’était poursuivie pour le plus grand bonheur des populations locales pendant toute la Première République.
Aujourd’hui hélas, après son ‘’démantèlement’’ total, sous la Deuxième République, ce Chemin de fer, héritage historique de la colonisation, manque terriblement à Bissikrima et à tout le pays.
Ce chemin de fer avait été consciencieusement géré par la première République, et malgré les coûts souvent exorbitants de son fonctionnement, il avait été maintenu et entretenu en raison, principalement de son rôle d’intégration physique et humaine du territoire national (et au-delà en République sœur du Mali dont le Port naturel est celui de Conakry). La contribution de ce chemin de fer à l’essor de Bissikrima, en tant que zone particulièrement active de productions et de commercialisation agricole, s’était poursuivie pour le plus grand bonheur des populations locales pendant toute la Première République.
L’anonymat apparent des populations (dont plus de la moitié est féminine), peut constituer le motif de graves erreurs de jugements sur elles ! Les explications et les clarifications sur son peuplement très particulier, donnent une meilleure perception, permettant, surtout aux derniers arrivants et aux visiteurs intéressés, de se faire une idée de la psychologie, des attitudes et mentalités ambiantes, afin d’éviter des déconvenues et incompréhensions inutiles car, de nos jours, quelques visionnaires exclusivistes s’évertuent à prôner des primautés ethniques archaïques contre le naturel de patriotes courageux, plutôt soucieux de la Nation et de l’Intérêt général.
O. Cissé de Bma
essikleduc@gmail.com

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