Monsieur le président de la République de Guinée, j’avais lu votre livre intitulé « un africain engagé – Ce que je veux pour la Guinée ». J’ai tenu à lire cette œuvre pour trouver des motifs de votre combat depuis de nombreuses décennies, et sachez que je n’ai pas été déchu.
Monsieur le président, vous vous surnommiez « le Mandela de la Guinée » pour cause de longue lutte acharnée pour la justice et la démocratie, cette lutte que vous aviez longtemps mené pour la Guinée, votre patrie que vous aimez autant. Ni menaces, ni de condamnation par contumace ou d’emprisonnement dans une cellule delabrée ne sont parvenues à vous dissuader.
Ainsi depuis 2010 votre courage fut recompensé. Et vous êtes arrivés à un stade où tous vos rêves peuvent se réaliser. Dès lors, il ne tient qu’à vous de les concrétiser. Vous tenez donc la baguette magique permettant de changer aussi bien votre destin mais aussi celui de toute une nation. Faites en donc bon usage.
Pour Nelson Mandela, vous connaissez, sans doute, mieux que moi son parcours mais aussi son histoire. Vous appreciez et admirez autant que moi la combativité de cet homme auquel le monde entier ne cessera de rendre hommage. En traçant, dans la passivité, la voie de la liberté tout comme celle de la démocratie, il a su laisser une lueur d’espoir dans le cœur de toute la nation Sud-africaine. C’est ainsi qu’il s’avère qu’aujourd’hui l’homme est mort, mais il reste plus que vivant à jamais dans les cœurs sud-africains dans lesquels il a forgé la liberté, et la démocratie dans le pardon vis à vis de l’oppresseur. Il reste également vivant dans l’esprit de l’humanité toute entière.
Monsieur le président, vous avez aujourd’hui le choix de vous inscrire sur les plus belles pages de l’histoire de la republique de Guinée, mais également dans les grandes histoires de l’humanité. alors inscrivez vous sur la page des grandes figures respectées et respectables de l’histoire. De l’histoire de votre peuple et de celle de l’humanité.
Monsieur le résident, vous aviez promis le retour de la Guinée sur la scène internationale, et soyez en rassuré que vous êtes parvenu à le concrétiser. Pendant plusieurs décennies la Guinée était restée dans une situation stagnante qui n’a cessé de la rétrograder. Aujourd’hui un grand défi avait été relevé grâce à votre ambition ainsi que la noble vision que vous portez pour cette tendre nation. La Guinée est de retour pour la reconquête de sa gloire, de sa grandeur perdue et bafouée. L’histoire de la Guinée prouve qu’elle n’est pas une petite nation, et cela vous l’aviez vous même rappelé à de maintes reprises en insistant sur le fait qu’il faut enseigner l’histoire à la jeunesse afin que cette dernière sache d’où vient sa nation et qu’elle prenne conscience des enjeux qui l’attendent. Ne tuez donc pas la démocratie que vous avez fait naitre. Donnez plutot de l’espoir et de l’encouragement à vos successeurs de bien l’entretenir et de la proteger. N’etranglez pas la grande personnalité née en vous.
Vous aviez fait le problème de la jeunesse, une préoccupation personnelle. Ainsi des infrastructures telles que les blues zones sont édifiées dans la quasi totalité des quartiers de la capitale. Ensuite des grands projets sont initiés dans le but de répondre à des questions d’émancipation, de l’éducation, de la culture, de l’emploi des jeunes. Vous avez pris à bras le corps le problème de cette couche sensible, vulnérable et presque invisible de la nation. Ainsi, cette jeunesse vous sera reconnaissant à jamais.
Une nation sans une jeunesse saine, éduquée et préparée à la prise de la relève, est une nation vouée à la perdition.
Ensuite, une autre classe encore plus vulnérable n’a pas manqué à attirer votre attention, celle de la femme. Ces femmes longtemps discriminées, ces travailleuses sans relâche des nuits comme des jours, ces pauvres femmes qui croupissent sous les coups de la vie, ces femmes porteuses de progénitures mais aussi des charges écrasantes de leurs foyers. Vous aviez crée des mutuelles, essentiellement celle de la MUFA, permettant à celles-là d’alléger tous ces fardeaux. Que peuvent elles vous dire de plus que de vous adresser un grand et sincère remerciement.
Je suis persuadé que vous ne les décevrez jamais afin de les permettre de continuer à vous rendre immuablement un grand hommage.
Sinon que peut valoir une nation sans la bravoure de la femme ?
Monsieur le président, certes, vous connaissez mieux que quiconque l’histoire de cette Guinée. Vous savez le long parcours mouvementé de son passé du pré-colonial, au post colonial en passant bien sûr par le colonial. Vous êtes aujourd’hui le batisseur de la Guinée démocratique. Je n’en doute nullement que pour rien au monde vous n’entacherez, par une quelconque souillure, cette grande œuvre que vous aviez vous même conçu de vos propres mains, et que vous veillerez à ce que cette œuvre perdure à jamais dans cette belle et généreuse nation de la Guinée.
Monsieur, vous aviez tiré la Guinée de l’ombre et l’aviez placé sous des grands projecteurs du monde, je suis persuadé que vous n’accepterez pas d’en faire un objet d’humiliation. Je suis convaincu que vous êtes l’artisan d’une Guinée prospère, unie et respectée et non un artisan de la Guinée regressive, divisée et humiliée.
La Guinée en a trop payé aussi cher le prix de sa fierté en soi, de son audace, de son unité et donc de sa grandeur.
Avec vous, la nation vient d’accomplir de grandes marches, des grandes avancées politiques, économiques, sociales et sanitaires. Je suis persuadé que vous ne ferez pas la razzia quand il sera temps pour vous de partir. On suppose qu’il est bientôt temps mais la peur s’accroit quant à votre volonté de respecter l’alternace. Si cela n’est que de supposition alors la nation entière place sa pleine confiance en vous de respecter les lois de la Republique.
Cependant, monsieur le président, la nation Guinéenne est à un moment très critique, encore une fois, de son existence.
Vous savez, la constitution est le contrat social dans un État démocratique. Il s’avère que par ce contrat qu’il se trouve déterminé le contenu et la limitation du pouvoir conféré par le peuple. Ainsi, alors qu’il est s’avère que ce pouvoir qui vous ait conféré tend à son terme, une foule ne cesse d’appeler à la prorogation de ce pouvoir malgré la violation de constitution que cela engendre. Mais comme disait victor Hugo : « souvent la foule trahit le peuple ». Ainsi vous saurez vous mettre du coté du peuple et non celui de cette foule trompeuse. Qu’elle ne vous entraine pas dans sa ruse. Chaque dictateur est la marque de fabrique d’une classe d’intellectuelle. La dictature ayant pour nid la cupidipé, l’animosité et la soif de la grandeur.
je ne doute pas un seul instant, que pour rien au monde vous ne serez disposé à mettre dans l’eau tout ce que vous aviez réussi à réaliser tout le long de vos mandats à la présidence de la république. Jamais vous ne serez disposé à trahir cette nation, jamais vous ne supporterez qu’il y ait des violences voir des morts d’Hommes pour le simple fait de proroger un mandat que la constitution ne permet pas. Jamais vous ne decevrez ces femmes et ces jeunes qui ont obtenu d’immense espoir à travers vos actions et dont ces femmes et jeunes espèrent conserver aussi longtemps dans la paix et la quiétude sociale. Jamais vous ne souhaiterez semer le chaos politique dans un État où vous avez mis autant d’énergie pour reconstruire. Jamais vous n’accepterez de voir couler les larmes et de sangs de vos propres compatriotes.
Vous connaissez le mieux la géopolitique mondiale d’aujourd’hui que n’importe quel guinéen, vous avez conscience des crises humanitaires, politiques, économiques qui minent l’humanité toute entière, jamais je ne croirai que vous serez disposé à entrainer la Guinée, votre chère patrie, dans de telles situations horribles, destructrices et déstabilisatrices de l’ensemble de la nation guinéenne. Je sais que chaque jour vous pensez à des guinéens les plus pauvres qui ne pourront jamais s’enfuir lorsqu’une tragédie s’abattra sur le pays. Oui vous pensez à ces hommes et ces femmes, à ces enfants et ces familles démunies. Je sais que vous pensez à ceux qui vous applaudissent, vous tenez en sorte de ne pas les décevoir. Je ne doute pas que vous avez conscience que vous ne dirigez pas une foule mais plutôt toute une nation dans son entièreté. Le peuple de Guinée croit en vous et espère que vous serez pour lui un bon père de famille qui sauvera ses enfants des dangers de toutes natures.
Monsieur le président, vous êtes le premier président démocratiquement élu depuis l’avènement de la république de Guinée, l’histoire mentionne déjà ce succès. La question se pose maintenant de savoir si vous serez le président qui incarnera l’alternance politique de manière démocratique dans la république de Guinée. Ne trahissez pas votre lutte pour la justice et la démocratie.
Monsieur le président, le peuple a les yeux ouverts, grandement rivés sur vous. Il croise les doigts. Et l’humanité toute entière vous reagrde. Mais aussi l’histoire attend de voir sur laquelle de ses pages vous inscrire. Faites en votre choix qui, j’espère, sera noble et mûri de reflexions. Ne vous laissez pas berner, et sachez dire aurevoir et partez dans la dignité et la grandeur.
La victoire noue d’amitié infinie mais la défaite demeure orpheline. Dieu est avec le peuple.
Sentinelles de la liberté et la démocratie en Guinée.
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