Il n’y a que cet optimisme machiavélique aux relents d’hybris du camp présidentiel, à narguer inconsidérément la fronde qui s’est emparée de la Guinée.
Au vacarme des piquets et slogans de la fronde populaire resonnant tel le chant du cygne, notre canaille d’État, sourde et aveugle, forte de sa toute-puissance, y va comme à ses habitudes à coups de propagande, d’opposition obsessionnelle du Foutah au reste du pays (va falloir réinventer l’ethnicisme sur ce coup-ci, ça ne marche plus !), de deni, de mépris, de cynisme et de violence.
C’est justement cette toute-puissance de l’État guinéen, son pouvoir régalien à mauvais escient, l’inflexibilité de son président sénile et son clan mafieux, sa licence à orchestrer le mal au nez et à la barbe des gérontocrates et religieux domestiqués ; de la communauté internationale (CEDEAO incluse) souvent timorée, inefficace ou indifférente ; d’une armée nationale statique plus couillue à massacrer son propre peuple et opérer un coup d’État à un cadavre ou à tirer dans les cimetières qu’à jouer aux sauveurs, qui posent problème dans la perspective du hold-up constitutionnel envisagé.
Ce qui porte à croire que seule une prise du pouvoir citoyenne, un coup de grâce porté par le peuple, dont la soldatesque nationale se réappropriait probablement, soit le moyen de sortie de crise.
Autrement, les relais politiques de résolution de conflit habituels (sortie par le haut à travers un dialogue constructif, institutions) inopérant, sauf force majeure défiant toute logique, nous voici embarqués dans un engrenage de perversions. Un embrouillamini politique séquentiel, appelé à déboucher sur un pourrissement du calendrier électoral au moins jusqu’en 2021, qui de surcroit ne se dénouerait qu’avec la disparition du Président de la République. À l’issue de laquelle une transition militaro-civile pour passer le pouvoir à un civil présidera aux destinées du pays avant d’organiser des élections qui ne laisseront aucune illusion.
Typiquement, le même scénario de fin de règne de Lansana Conté. Il ne restera alors plus qu’à conjurer le sort. En espérant l’insurrection salvatrice du Peuple.
Quoique dompter le carcan de nos vilenies, extirper le boulet de « la versatilité versatile » et des vieilles habitudes de sorte à s’affranchir, au prix même de la « violence libératrice, légitime » consubstantielle à toute forme de libération (Frantz Fanon), risque de s’avérer plus ardus qu’ébranler les remparts capitalistes de nos autocrates et leurs suppôts.
À peu de choses près, de 1958 à maintenant, l’on est répétitivement tombés de charybde à Scylla, sans que le bout du tunnel ne paraisse en vue. Moins une quelconque fatalité, au fait, nos tribulations politiques comme État impossible depuis 60 ans, s’enracinent dans « notre déférence malsaine », pathologique du pouvoir et des ses mortifères affidés, dans cet héritage colonial français manipulateur, rétrograde et immobilisant. D’où la quasi-normalité à voir nos supercheries démocratiques virer en tragi-comédie :
Seule donne nouvelle, non des moindres : la planétarisation de la contestation politique à travers les réseaux sociaux dont Facebook notamment, polémique, instantané, quasi — inarrêtable, combiné au rejet du pouvoir par la majorité des Guinéens y compris les purs et durs du RPG. Ce qui, naguère impensable, laisserait augurer l’avènement d’une ère nouvelle, celle d’une Guinée de l’après-ethnie ou du moins celle d’une époque consciente, peu nombriliste identitairement.
Cependant, au-delà de la Guinée, la bataille de la préservation de la Constitution pose à l’ensemble des sociétés africaines francophones plus généralement aux prises avec les « sirènes révisionnistes », une problématique majeure au cours de ce siècle : celle du mode de gouvernance désormais voulu par les Africains, la gestion contemporaine du pouvoir sur le continent, dont la constitutionnalité devrait ou non inclure les composantes nationales, astreindre l’État au Texte, à la loi et aux gouvernés.
Pour tout dire, il s’agit de désensauvager l’État tel qu’on se l’est farci jusqu’ici en Afrique.
Peuples versus autocrates tentés par la présidence à vie, à présent les dés sont jetés…
Oury Baldé
P.S. — Cet article, ainsi que plusieurs autres de mes écrits et lectures, est également disponible sur ma page Facebook, L’amphigouri de Oury, au lien suivant : https://www.facebook.com/www.lamphigourideoury/.
Très bien dit. Je suis d’accord avec tout, excepté cette expression »Coup d’état civil ». C’est de rétablissement de l’ordre Constitutionnel normal que la bande d’Alpha Condé à d’abord malmené, pour finalement l’abolir: pas d’Assemblée Nationale, Conseil Constitutionnel dissout et remodelé à la convenance personnelle du tyran Alpha Condé, dislocation de ce qu’est la COHÉSION sociopolitique du pays, juste pour des intérêts ethno-politiciens. Dans n’importe quel pays d’Afrique subsaharienne, autre que la Guinée(Conakry), des PATRIOTES (en uniforme et sans uniforme)auraient immédiatement mis fin à ce pouvoir désormais ILLÉGITIME, et maintenant manifestement ILLÉGAL.
Alors c’est par une INSURRECTION populaire que j’appelle de mes voeux qu’il faut mettre la main sur Alpha CONDÉ et sa bande. Nous sommes d’accord, ce que vous appelez « coup » d’état civil, à mon avis n’en est pas. Il s’agit bien de chasser ce pouvoir devenu ILLÉGAL, parce qu’il a aboli l’Ordre Constitutionnel normal.
Chez tout ( e)s les (com) patriotes et republicain(e)s , qu’importent les formulations , le son de cloche est le meme : se debarrasser d’AC et sa clique diabolique.
Et seule l’option du soulevement populaire reste @ present, les leviers de sortie de crise n’étant plus fonctionnels ( cf. article). L’on se meprendrait @ faire des paralleles avec les mouvements sociopolitiques africains (Balai citoyen, printemps arabe, Burkina Faso) , la Guinee est unique . L’armee guineenne ne fera pas de coup d’Etat…
Ya toutefois fortement @ plaindre voire pire le fait que notre ‘’sursaut patriotique’’ genere d’un combat anti-mandat supplementaite plutôt que d’une lutte pour le respect et du pacte consitutionnel et la litanie de crimes et injustices tous azimuts sur notre parcours.
En tous les cas , l’avenement de la nation et de la democratie reelle sera au prorata de causes citoyennes defendues, dans ce pays. ( Passez-moi l’expression.)
Maintenant qu’on y est , avec le FNDC , n’eussions pas pu nous epargner tant de chemins de croix pour en arriver à cette evidence ? Ca n’aurait pris,par exemple , un chouia que notre deuxeime pompe de General Konate dessoulat un instant. Mais @ quelque chose malheur est bon…
Tant mieux si les infortunes partagees reussissent @ federer au –dela des obediences . Hamdulillah si le populo parvient enfin @ se lever comme un seul homme .
Autant faudrait craindre qu’avec le temps le mouvement FNDC s’enlise vu le confinement que lui impose le pouvoir , et que par la suite une fois le dictateur degage que l’engouement populaire se fissure par la resurgence des reflexes ethniques notamment.
Ce n’est guere optimiste mais nous sommes bien ‘’pognes’’, là avec cette realite pour encore un bout !
« Autant faudrait craindre qu’avec le temps le mouvement FNDC s’enlise vu le confinement que lui impose le pouvoir… ». Bien vu. Cette crainte n’est pas infondée. Le pouvoir compte sur l’enlisement, et peut-être aussi, sur une mésentente toujours possible dans un mouvement de cette nature, si un ou deux OBJECTIFS concrets, souhaités et réalisables à court terme. C’est pour quoi, selon moi, il faut que le F.N.D.C. se fixe comme Objectif tout à fait atteignable dans l’immédiat.
1°.LIBÉRATION immédiate de tous les kidnappés et séquestrés politiques embastillés à la prison de CORONTIIN à Kaloum.
2°.Par une INSURRECTION devenue maintenant légitime, et LÉGALE, aller à SEKHOUTOUREYA pour déloger Alpha CONDÉ et sa bande, mettre la main sur eux, les mettre en état d’arrestation, pour plus tard les présenter aux tribunaux de notre pays, afin qu’ils rendent compte de tous les CRIMES de sang qu’ils ont commis contre notre peuple depuis 20011.
Alpha Condé n’est plus fondé à invoquer une quelconque légalité pour rester au pouvoir Il a lui-même aboli l’ordre constitutionnel normal.
Très bien dit. Je suis d’accord avec tout, excepté cette expression »Coup d’état civil ». C’est de rétablissement de l’ordre Constitutionnel normal que la bande d’Alpha Condé à d’abord malmené, pour finalement l’abolir: pas d’Assemblée Nationale, Conseil Constitutionnel dissout et remodelé à la convenance personnelle du tyran Alpha Condé, dislocation de ce qu’est la COHÉSION sociopolitique du pays, juste pour des intérêts ethno-politiciens. Dans n’importe quel pays d’Afrique subsaharienne, autre que la Guinée(Conakry), des PATRIOTES (en uniforme et sans uniforme)auraient immédiatement mis fin à ce pouvoir désormais ILLÉGITIME, et maintenant manifestement ILLÉGAL.
Alors c’est par une INSURRECTION populaire que j’appelle de mes voeux qu’il faut mettre la main sur Alpha CONDÉ et sa bande. Nous sommes d’accord, ce que vous appelez « coup » d’état civil, à mon avis n’en est pas. Il s’agit bien de chasser ce pouvoir devenu ILLÉGAL, parce qu’il a aboli l’Ordre Constitutionnel normal.
Chez tout ( e)s les (com) patriotes et republicain(e)s , qu’importent les formulations , le son de cloche est le meme : se debarrasser d’AC et sa clique diabolique.
Et seule l’option du soulevement populaire reste @ present, les leviers de sortie de crise n’étant plus fonctionnels ( cf. article). L’on se meprendrait @ faire des paralleles avec les mouvements sociopolitiques africains (Balai citoyen, printemps arabe, Burkina Faso) , la Guinee est unique . L’armee guineenne ne fera pas de coup d’Etat…
Ya toutefois fortement @ plaindre voire pire le fait que notre ‘’sursaut patriotique’’ genere d’un combat anti-mandat supplementaite plutôt que d’une lutte pour le respect et du pacte consitutionnel et la litanie de crimes et injustices tous azimuts sur notre parcours.
En tous les cas , l’avenement de la nation et de la democratie reelle sera au prorata de causes citoyennes defendues, dans ce pays. ( Passez-moi l’expression.)
Maintenant qu’on y est , avec le FNDC , n’eussions pas pu nous epargner tant de chemins de croix pour en arriver à cette evidence ? Ca n’aurait pris,par exemple , un chouia que notre deuxeime pompe de General Konate dessoulat un instant. Mais @ quelque chose malheur est bon…
Tant mieux si les infortunes partagees reussissent @ federer au –dela des obediences . Hamdulillah si le populo parvient enfin @ se lever comme un seul homme .
Autant faudrait craindre qu’avec le temps le mouvement FNDC s’enlise vu le confinement que lui impose le pouvoir , et que par la suite une fois le dictateur degage que l’engouement populaire se fissure par la resurgence des reflexes ethniques notamment.
Ce n’est guere optimiste mais nous sommes bien ‘’pognes’’, là avec cette realite pour encore un bout !
« Autant faudrait craindre qu’avec le temps le mouvement FNDC s’enlise vu le confinement que lui impose le pouvoir… ». Bien vu. Cette crainte n’est pas infondée. Le pouvoir compte sur l’enlisement, et peut-être aussi, sur une mésentente toujours possible dans un mouvement de cette nature, si un ou deux OBJECTIFS concrets, souhaités et réalisables à court terme. C’est pour quoi, selon moi, il faut que le F.N.D.C. se fixe comme Objectif tout à fait atteignable dans l’immédiat.
1°.LIBÉRATION immédiate de tous les kidnappés et séquestrés politiques embastillés à la prison de CORONTIIN à Kaloum.
2°.Par une INSURRECTION devenue maintenant légitime, et LÉGALE, aller à SEKHOUTOUREYA pour déloger Alpha CONDÉ et sa bande, mettre la main sur eux, les mettre en état d’arrestation, pour plus tard les présenter aux tribunaux de notre pays, afin qu’ils rendent compte de tous les CRIMES de sang qu’ils ont commis contre notre peuple depuis 20011.
Alpha Condé n’est plus fondé à invoquer une quelconque légalité pour rester au pouvoir Il a lui-même aboli l’ordre constitutionnel normal.