Ne pouvant présenter une seule raison honorable et acceptable de la captation armée du pouvoir politique, le CNRD et le « colonel » Mamadi DOUMBOUYA ont inventé un expédient qu’ils croient nouveau : une « nouvelle » constitution à élaborer qui serait le soutien perpétuel de ce qu’ils nomment « refondation » dont on ne perçoit guère l’objet, ni l’utilité. Il serait d’ailleurs plus juste d’écrire que, leurs TUTEURS politiques, parmi lesquels Monsieur Marc FONBAUSTIER ambassadeur de FRANCE à CONAKRY, leur susurrent à l’oreille, qu’ils peuvent, contre le pays, conserver le pouvoir y compris par les armes. Monsieur FONBAUSTIER leur a-t-il promis le soutien sans faille de son pays ? Vaste question à ne pas négliger. J’invite les Guinéens à y réfléchir.
Allons plutôt directement à l’essentiel. Cet expédient constitutionnel a un OBJET : allonger autant que possible la durée de la « transition », et une UTILITÉ : détourner plus d’une centaine de milliards de francs guinéens afin d’ « acheter » le soutien de partis non représentatifs, et s’attacher la fidélité de certains membres du CNRD dont la composition est d’ailleurs soigneusement cachée au pays. À CONAKRY, dans les cafés, on parle de 165 milliards de francs distribués, et d’abord aux proches. La dilapidation des maigres recettes minières et autres ressources, a déjà commencé. Dans ce contexte, il m’est apparu utile d’apporter ma part de contribution, et peut-être aussi de clarté.
Alors, a-t-on besoin d’une nouvelle constitution en Guinée ?
La réponse est NON, catégoriquement NON. La Guinée dispose déjà d’une constitution, celle du 7 Mai 2010 sur le fondement de laquelle Monsieur Alpha CONDÉ a été ÉLU deux fois consécutivement. L’exercice des deux mandats consécutifs légaux, ne s’est heurté à aucune difficulté de type constitutionnel. Ses deux mandats successifs ont été tout à fait paisibles sur ce plan.
Par ailleurs, la durée et la pratique régulière et continue de la LOI FONDAMENTALE du 7 Mai 2010 sans obstacle lié à son contenu, ont établi et éprouvé sa LÉGITIMITÉ, ainsi que sa LÉGALITÉ. Car au plan constitutionnel, la pratique durable et régulière, confère au TEXTE FONDAMENTAL, légitimité et légalité. Les Guinéens des villes et des campagnes en ont intériorisé l’esprit. Désormais, ils y adhèrent sans réserve. Cela est si vrai que lorsque M. Alpha CONDÉ, pour son intérêt personnel privé, l’a jeté à la poubelle pour en sortir une qui lui est personnelle, tous les concitoyens, comme un seul homme, se sont vigoureusement opposés à son projet : un troisième, puis un quatrième….mandat. D’où l’émergence du F.N.D.C. (Font National pour la Défense de la Constitution). Le général Namory TRAORÉ et le « colonel » Mamadi DOUMBOUYA ont réprimé de façon sanglante, les manifestations hostiles à la démarche anticonstitutionnelle d’Alpha CONDÉ. Les deux officiers putschistes saisiront ce mécontentement qu’ils ont pourtant réprimé dans le sang, pour DESTITUER le même Alpha CONDÉ. Et pour justifier juridiquement leur putsch, eux-mêmes invoqueront la nécessité de rétablir l’ordre constitutionnel LÉGAL, c’est-à-dire La CONSTITUTION du 7 Mai 2010. On peut en tirer la conclusion logique qu’ils ont eux aussi compris, que les CITOYENS, sans être des constitutionnalistes, ont compris et adhèrent à l’esprit de la LOI FONDALMENTALE: les automitrailleuses, les kalachnikovs et autres armes ne peuvent être le fondement du pouvoir politique.
Il n’existe pas, il n’existera jamais de CONSTITUTION parfaite, pour l’éternité. Aucune LOI fondamentale ne peut être la garantie de sa propre stabilité, ni de son respect strict. Un texte CONSTITUTIONNEL, comme tous les autres textes de nature juridique, ne vaut que ce que valent ceux et celles qui ont, ou auront en charge de l’appliquer, de le faire fonctionner, d’en assurer quotidiennement la stabilité, quoi qu’il advienne. Or il se trouve que chez nous en Guinée, c’est plutôt l’honorabilité, le sens de la PROBITÉ, le respect de la parole donnée publiquement, l’ATTACHEMENT à la TERRE des ANCÊTRES qui sont une denrée rare, très rare. Et la CONSCIENCE que la PATRIE et les COMPATRIOTES, leur vie, leur LIBERTÉ en tout circonstance, leur sécurité doivent prévaloir sur toute autre considération, est quasiment embryonnaire chez quelques rares personnes, intellectuellement ÉDUQUÉES. Dans nos contrées, plus particulièrement dans notre pays, le détenteur d’un pouvoir quel qu’il soit, se croit autorisé à disposer de la vie de ses compatriotes, de leur liberté, et à en faire ce qu’il veut. Ainsi, le pays devient un vaste centre d’apprentissage, et nos compatriotes, de vulgaires matériaux sur lesquels les nouveaux « président, ministres, Directeurs, généraux et autres colonels… », se font la main, à la manière d’un apprenti ébéniste s’exerçant sur des morceaux inutilisables de bois. Des vies empêchées, d’autres ôtées sont assimilées aux débris inévitables de matériaux nécessaires à l’apprentissage. D’où des arrestations, séquestrations arbitraires, souvent suivies de TUERIES massives. Les corps des victimes sont jetés dans des fosses communes.
Ceux et celles qui le 5 septembre 2021, venus cachés dans les brodequins de certains militaires, ou dissimulés dans les automitrailleuses de mercenaires blancs perçus dans la ville de Conakry, font croire qu’ils doteraient la Guinée d’une constitution inviolable ou pour l’éternité, au mieux ce sont de mauvais fabulistes. Au pire, ce sont de cyniques menteurs incultes, qui parlent de ce dont ils ignorent tout. La Guinée n’a pas besoin de prétendue nouvelle « constitution ».
Notre pays a une CONSTITUTION : celle du 7 Mai 2010. Il faut la rétablir, sans délai. Elle est perfectible. On peut donc l’améliorer, préciser les points qui méritent de l’être, ou ajouter des éléments qui manqueraient. Dans les circonstances actuelles, ni le C.N.R.D., ni le « gouvernement », ni le semblant de C.N.T. ne sont fondés à créer une CONSTITUTION. Si malgré tout, le C.N.R.D. parce que armé, imposait une « constitution » qu’il dirait « adoptée » par un pseudo-référendum dont on connaît déjà le résultat, le ou la présidente légitime et légale devra l’abroger immédiatement. Car il aura reçu du pays tout entier, dans la LIBERTÉ, dans la TRANSPARENCE et par les urnes, le DEVOIR de lui proposer un TEXTE fondamental, simple, accessible au plus grand nombre pouvant nous permettre de vivre ensemble dans la concorde, et surtout de PROTÉGER et faire RESPECTER nos droits et libertés.
Un pouvoir de fait, fondé sur la violence, ne se manifestant aux citoyens que par l’arbitraire et la violence armée, ne peut pas prétendre faire une « CONSTITUTION », ni la faire adopter par un référendum dont il a déjà le résultat avant même le référendum. Un « pouvoir de fait », est un pouvoir qui n’est pas légitime, ni légal. De ce fait, comment peut-on imaginer une seule seconde, qu’il puisse proposer une « légalité » qui ne lui est pas propre ? C’est tout simplement impossible.